Questionnaire bac-Résumé de l'oeuvre-Analyse de L'Ecole des femmes, Molière, les personnages, les lieux, le temps, la structure et le dénouement-Bac technologique Objet d'étude : Le théâtre Molière, "L'École des femmes" / parcours : Comédie et satire. Ne reçoit-il pas là le résultat de son monstrueux égoïsme ? Parfois même elles sont satisfaites de leur condition car, à l’époque, c’est le mariage ou le couvent. Quel peut donc bien être « l'exercice journalier » des devoirs d'une femme mariée ? Les attaques vont bon train, renforcées par, la gloire, en jouant pour les Grands, pour la Cour, à la demande du Roi qui le pensionne, Vers 1600, c’est le règne des contes, des farces et des fabliaux, genres littéraires hérités du moyen-âge : l’on s’y moque des femmes et de leurs multiples défauts, et des maris trompés. Il devient donc un "surprenant mystère", capable de créer en un être l'instinct d'aimer ce qui, précisément, lui est destiné : "Le hasard en ces lieux avait prémédité, / Ce que votre sagesse avait prémédité." Elle ose d’abord le contredire : « Oh ! La Bruyère et des Réflexions ou Maximes de La Rochefoucauld. On devine sans peine l'origine de cette nouveauté : la commedia dell'arte des Italiens était en trois actes ; c'est à elle […] Cependant la fin de la scène montre déjà un éveil du sentiment amoureux, qu’elle ne sait pas encore définir : «  […] là-dedans remue / Certain je ne sais quoi dont je suis toute émue. …pour nos abonnés, l’article se compose de 3 pages. Une étape a donc été franchie : Arnolphe ne se contente plus de recevoir des confidences, il savoure l’effet de son plan. Que peut êt [...], 1  Les deux premiers actes ont permis aux spectateurs de découvrir "l'innocence" d'Agnès, soigneusement entretenue par Arnolphe qui a pris cette précaution dans sa peur d'être fait "cocu" par celle qu'il a bien l'intention d'épouser. Aussi, pour avoir une épouse à sa guise, il fait élever sa jeune pupille, Agnès, au fond de sa maison, sous la garde d’un valet et d’une servante aussi niais qu’elle. Paradoxe que cette gloire éclatante qui se heurte à d'incessants obstacles... comme pour mieux s'affirmer ! - Acte I, scène 4 : Il lui confie sa rencontre avec Agnès et son amour naissant. Huile sur toile, 75 x 70. Le mariage est alors tourné en dérision. Toutes révèlent, en effet, ses combats contre les hypocrites, contre tous ceux qui affectent des manières artificielles. Une telle insistance montre bien qu’il s’agit là du message inscrit dans le titre même de la pièce : dans cette « école », c’est l’amour qui joue le rôle du maître, 1752. » Cette affirmation de soi va de pair avec une forme d’égoïsme, nécessaire pour se protéger : ses réponses sont blessantes pour Arnolphe, dont elle rejette les déclarations d’amour. Le ministre de l'Education, Vincent Peillon, l'avait annoncé : il y aura des cours de morale laïque à l'école.Ce mardi 9 octobre, le président de la République l'a confirmé :"J'ai donné mon plein accord au projet d'enseigner la morale laïque".Une déclaration faite pendant son discours à la Sorbonne le mardi 9 octobre, lors de la remise officielle du rapport issu de la concertation. L'image traditionnelle des femmes. un effet comique qui achève de détruire toute illusion de vérité. ", Pour en savoir plus sur la vie de Molière : un site très complet. Huile sur toile. La lettre qu’elle a eu l’audace de joindre au « grès » jeté révèle déjà la puissance de l’amour (Acte III, scène 4). Ces rôles lui permettent de, jouer sur les accents, le patois, les fautes de langue, Parfois c’est le contexte qui rend le mot plaisant, comme la comparaison d'Alain, "la femme est justement le potage de l'homme" (II, 3) ou les tautologies : v. 423-425 et 446. tout semble se résoudre au dernier moment, comme par miracle ! Élargissez votre recherche dans Universalis, Le décor et le contexte de L'École des femmes sont à la fois parfaitement conventionnels et radicalement contemporains : « la scène est dans une place de ville », autrement dit dans le lieu carrefour de la comédie, et dans la ville des années 1660, Paris, capitale de la galanterie et dans le même temps dominée par la puissance patrimoniale. / Qui diantre tout d’un coup vous en a tant appris ? GENRE. Puis elle met en doute, par ses questions, la parole d’Arnolphe (v. 600 – v. 602). L’École des femmes est une pièce en cinq actes et en vers ; elle pose des questions importantes pour l’époque, à propos du mariage et de l’éducation des filles. L’École des femmes se distingue cependant par son comique plus profond et son ambition morale. Il commence par une longue tirade dans laquelle il continue à exprimer son mépris pour les femmes, à travers un long portrait où il énumère les défauts (vers 1574-1579) de celles qu’il désigne péjorativement par « ces animaux-là ». Arnolphe va tirer profit de  cette confidence : il coupe cours à l’amour naissant d’Agnès en lui annonçant son projet de l'épouser et en lui interdisant de revoir le jeune homme. ») et l’interjection « Euh! Arnolphe aux pieds d'Agnès : l'inversion des pouvoirs. » Cette querelle, habilement exploitée par Molière, lui donne l'occasion de répondre aux critiques qui lui sont adressées et de préciser son projet dramatique dans une comédie intitulée La Critique de l'École des fem… Le mariage n'est donc qu'un ensemble de contraintes pour l'épouse, une réalité sociale du XVII° siècle : la femme mariée est juridiquement mineure, cette conception est soutenue par l'Église, Après de brèves salutations, des vers 844 à 852, le passage, qui répond à l’interrogation d’Arnolphe, est, Déjà sa volonté d’abréger les salutations révèle, sa joie, son impatience, son désir de savourer le triomphe dont il est certain, Mais, en même temps, Arnolphe est obligé d’être, hypocrite en continuant à feindre d’être l’ami d’Horac, Une étape a donc été franchie : Arnolphe ne se contente plus de recevoir des confidences, il savoure l’effet de son plan. Il faudrait trouver des exemples de bonne moralité chez nos dirigeants politiques, économiques, banquiers... Qu'en pensez vous ? Elles y lisent les romans à la mode, y reçoivent de "beaux esprits", conversent autour de leur sujet favori, l'amour. S'agit-il d'un cri de colère, ou d'un constat d'échec, souligné par la réplique précédente de Chrysalde qui le réduit au silence ? Mais le spectateur peut-il croire en la sincérité de ce nouvel Arnolphe ? Un personnage, souvent un dieu ou un envoyé des dieux, descendait d'une "machine" sur scène, et venait tout arranger en révélant la vérité : une naissance secrète, un enfant enlevé... Or, ce procédé n'est guère vraisemblable, car tout semble se résoudre au dernier moment, comme par miracle ! Vient alors le temps des succès avec, notamment, Les Précieuses ridicules en 1659 et L'École des femmes en 1662. […] Lire la suite, la rentrée de septembre, pour interdire les signes « ostensibles » à l'école, au nom d'un « sursaut républicain » qui doit aussi concerner les « droits des femmes » et leur « égalité avec les hommes ». Ainsi les couvents se chargent de les rendre les plus innocentes possible. NARRATEUR. Illustration pour l'édition de 1719 de L'École des femmes : Agnès entre Arnolphe et Horace. La  première porte sur les hiérarchies évoquées (v. 705-708), et est elle-même inférieure à une deuxième gradation : l'énumération des qualités exigées de la femme, avec le renchérissement des "et" (v. 709-711). Mais, à la scène 4, Horace arrive. Enfin l’on reconnaît la stichomythie, quand, sous l’effet de la colère, les personnages se répondent mot par mot, par exemple des vers 1520 à 1533. C'est la pièce de théâtre qui eut le plus de succès et rapporta le plus à la troupe de Molière. Une série d'exemples soutient cette argumentation, en jouant sur une triple gradation. Il fait ainsi office de second père, en manifestant sa toute-puissance. Tout comme Chrysalde, Horace ne connaît le héros que sous son nom d’Arnolphe, alors que, pour le tuteur de celle qu’il aime, Agnès, « C’est, je crois, de la Zousse ou Source qu’on le nomme : / Je ne me suis pas fort arrêté sur le nom ; » (Acte I, 4, vers 328-329).​ Il n’apprendra ce double nom qu’à la fin de la pièce (Acte V, scène 7), et comprendra alors son erreur, cause de tant de péripéties. » (v. 864), « Ils n’ont donc point ouvert ? La distanciation est également due aux effets comiques produits par une gestuelle que la didascalie, « Il fait un soupir », permet d’imaginer : Arnolphe imite tous les gestes des galants, mais jusqu’à la caricature. La dernière phrase de Chrysalde, "rendre grâce au Ciel qui fait tout pour le mieux", est une façon d'affirmer que l'amour n'est pas blâmable. Elle a vingt ans de moins que lui... on imagine aisément les commérages ! En vérité je ne sais ce que vous m’avez fait ; mais je sens que je suis fâchée à mourir de ce qu’on me fait faire contre vous, que j’aurai toutes les peines du monde à me passer de vous, et que je serais bien aise d’être à vous. Là encore, la scène d’exposition nous apporte l’information. Elle est traitée avec comique et ironisme. Elle est précisée à la scène 6 de l'acte V, qui se présente comme l'ultime péripétie : "il m'a marié sans m'en récrire rien" avec la "fille unique" d'Enrique, déclare Horace. Comme je commence à connaître qu’on m’a toujours tenue dans l’ignorance, j’ai peur de mettre quelque chose, qui ne soit pas bien, et d’en dire plus que je ne devrais. Arnolphe fera tout, au contraire, pour en dissuader Oronte. Les femmes et les filles afghanes sont laissées pour compte par le système judiciaire du pays, leur accès à la justice pour les crimes de violence restant précaire, selon un nouveau rapport des Nations Unies publié ce lundi, qui s’inquiète aussi du nombre de femmes se suicidant, s’immolant en raison de la … Mais, toujours confiant en l’amitié d’Arnolphe, il lui confie Agnès. Le 25, au moins douze enfants sont tués par l'explosion d'une bombe devant une école primaire de filles à Luqman Banda, dans la vallée de Swat. Elle cherche parfois la consolation auprès d’hommes plus séduisants. Son aspect odieux est manifeste dans ce passage. Elle a conquis son identité de femme, et cette revanche ne peut que réjouir le public. Il y critique l'éducation donnée aux filles dans les couvents, qui leur cache les réalités naturelles de la vie. »), et jusqu’à une comparaison animale qui fait d’elle l’image du démon : « petit serpent que j’ai réchauffé dans mon sein ». À peine a-t-on prononcé ces quelques mots que tout se met en place. Dans un second temps, Molière profite de cette scène pour se livrer à un éloge de l’amour. On peut imaginer le changement de visage d’Arnolphe, inquiet, mais qui devra attendre le vers 915 pour savoir quel est cet « incident ». Elles réclament donc le droit de recevoir une véritable éducation. Les mariages arrangés vont contre cet instinct naturel, et contre la volonté des jeunes gens, et sont finalement causes d'adultère et de malheur pour les familles. Quant à Agnès, sa naïveté est tellement exagérée qu'elle fait sourire, notamment quand elle fait le récit de sa rencontre avec Horace, ou qu'elle prend au sens premier  le discours de la vieille entremetteuse. 3-25 octobre 1989, https://www.universalis.fr/encyclopedie/l-ecole-des-femmes-moliere/, Une subversion religieuse, morale et littéraire, dictionnaire de l'Encyclopædia Universalis. Le comique de situation est la base même de l’intrigue de la pièce, avec les confidences d'Horace sur ses projets, dues au quiproquo sur son double nom. D'après Abraham Bosse, Conversation de dames en l'absence de leurs maris : le dîner, XVII° siècle. Certains choisiront d'accentuer le poids du comique, d'autres, au contraire, suivront le sentiment de Musset qui déclare à propos de Molière, comme le remarque Musset en 1840 dans son poème "Une soirée perdue" : "Cette mâle gaieté, si triste et si profonde, / Que, lorsqu’on vient d’en rire, on devrait en pleurer.". Le comique de caractère naît toujours d'un décalage par rapport à la norme sociale. L'ÉCOLE DES FEMMES COMÉDIE en CINQ ACTES MOLIÈRE 1662 Publié par Gwénola, Ernest et Paul Fièvre, Janvier 2015 - 1 - - 2 - L'ÉCOLE DES FEMMES COMÉDIE en CINQ ACTES Molière 1662 Réprésentée sur le Théâtre du Palais-Royal le 26 décembre 1661 - 3 - À MADAME. Elle reposait sur le quiproquo que l'on retrouve au début de la scène 7 : Arnolphe, à qui Horace a demandé son aide pour empêcher son père de le marier, se retourne contre lui, à sa grande surprise : "Ah ! Le comique de cette scène vient donc de l'inversion de situation au cours du dialogue. J’ai des pensées que je désirerais que vous sussiez ; mais je ne sais comment faire pour vous les dire, et je me défie de mes paroles. Il interdit alors à la jeune fille de le voir, lui ordonnant de jeter « un grès par la fenêtre » pour le chasser, et lui annonce que lui-même va l’épouser : « Je suis maître, je parle : allez, obéissez. À plusieurs reprises dans la pièce, Molière a insisté sur le fait que l'amour possède une réelle puissance : « l’amour est un grand maître », c'est bien lui qui fait évoluer Agnès. D’un côté, il y a Plaute, qui, après Aristophane,  privilégie les procédés de la farce, jeux cocasses sur les mots, gestes excessifs, jusqu’à la grossièreté parfois. Dans quels théâtres se jouent les pièces ? Il faut aussi imaginer les gestes et les mouvements nés du texte, et que l'acteur, guidé par son metteur en scène, va créer librement. » (vers 143-146) Il s’agit là de la précaution prise par Arnolphe pour isoler Agnès de tout contact social, qui révèle déjà l’abus d’autorité sur la jeune fille, quasiment séquestrée. French high-quality classics you always dreamt of but could never find. traître !". Parallèlement Arnolphe se livre à une violente critique des femmes. Quelle évolution psychologique des personnages cette scène révèle-t-elle ? Ce sont des femmes souvent fortunées, parfois veuves, qui, grâce à leur situation, sont libres et, surtout, montrent qu’elles sont autonomes et indépendantes. Arnolphe tente en vain de le combattre : chaque précaution se retourne contre lui. N’est-ce pas là aussi la réponse qu’il leur adresse ? L'acte V la montre pleinement devenue femme, a acquis le pouvoir de faire souffrir l’homme, Parallèlement, elle a fait évoluer Arnolphe. De plus, alors qu’elle n’était même pas capable d’identifier ce sentiment dans l’acte I, elle ose à présent affirmer son amour pour Horace : « Oui, je l’aime ». Cela reflète une société où la femme est le jouet de l’homme. » (v. 1541-1542). », qui, plus que de l’étonnement face à son propre comportement, peut laisser supposer que tout ce discours n’est qu’une manœuvre de plus pour conserver Agnès en triomphant de ce rival auquel il ne cesse de se comparer : « tu seras cent fois plus heureuse avec moi » (v. 1591). Résumé : L’École des femmes de Molière (1661) Arnolphe prétend qu’une femme ne peut être sage et vertueuse qu’autant qu’elle est ignorante et niaise. Classiques. Ainsi il lui reproche son inconduite, un manque de morale : « des rendez-vous la nuit », « vous évader sans bruit », « Suivre un galant n’est pas une action infâme ? »(v. 1496). Pour répondre à ces questions : cliquer sur l'image. Incapable de créativité dans la parole au début de la pièce, elle peut à présent conduire un raisonnement, en retournant contre Arnolphe ses propres arguments : « J’ai suivi vos leçons, et vous m’avez prêché / Qu’il se faut marier pour ôter le péché ». Ainsi, sa pièce est surtout un plaidoyer en faveur de l'amour. L’école des femmes, Le Tartuffe, Le Misanthrope, Les Femmes savantes, Le Malade imaginaire I. En quoi cette scène constitue-t-elle un tournant dans l’intrigue ? Elles-mêmes instruites, les Précieuses tiennent salon dans les "ruelles". Les 1737 alexandrins de la pièces mettent en scène Arnolphe de La Souche, un homme d’un certain âge, qui a pour ambition de se marier. Ici éclate son mépris pour Agnès. », fréquent, qui ponctuent toute la première tirade. Dans les actes précédents, Arnolphe s'était déjà montré vicieux dans son désir de mettre une si jeune fille dans son lit, machiavélique dans tous les calculs qu'il fait pour écarter son rival, et ridicule dans son obsession du cocuage et ses réactions excessives. Au moment de leur mariage, elles savent le plus souvent à peine lire et écrire ; de la sorte elles peuvent être soumises et obéissantes à leur mari. Le conflit, qui éclate dès qu’Agnès reconnaît Arnolphe, va croissant jusqu’à la menace physique. On note aussi le comique de répétition, comme le chapeau ôté de la tête d'Alain trois fois dans cette scène, ou la répétition du rejet d’Horace à la scène 4 de l’acte IV. N. Mignard, Molière dans le rôle de César dans "La mort de Pompée" de Corneille, vers 1650. - Moi ? Pourtant au moment même où il veut « respecter la vraisemblance », Molière s’amuse à subvertir cette exigence, en renforçant l’invraisemblance du double retour par des répliques symétriques, des distiques (2 vers), dans lesquels Oronte et Chrysalde enchaînent les explications en se faisant écho. Il se réjouit donc par avance de l’échec de son rival : « Oh ! De plus, la société du XVII° siècle ayant vu les Précieuses revendiquer leur indépendance, il fait un portrait péjoratif de ces "femmes d'aujourd'hui qualifiées de "coquettes vilaines", et de leurs "fredaines", c'est-à-dire leurs aventures amoureuses avec les "jeunes blondins". Enfin elle formule un reproche implicite : « Et je ne savais pas encore ces choses-là ». Mais il est obligé de garder le silence, face à Horace. Pour échapper à ce reproche, Molière prend donc soin d’annoncer ce retour, dès la scène 4 de l'acte I : on y apprend l’arrivée prochaine du père d'Horace accompagné d’un « seigneur Enrique », mais Horace déclarait alors : "La raison ne m'en est pas connue". Il reproche aussi aux conventions sociales de contraindre la nature, qui pousse la jeunesse vers la jeunesse. Molière considère donc que la plus grande règle est de suivre une morale naturelle, celle qui préserve la vérité des cœurs, sans tomber dans l'excès d'une passion obsessionnelle, telle la peur d'être trompé chez Arnolphe, et en respectant la dignité et la liberté d'autrui, tel Horace qui ne profite pas de la naïveté d'Agnès.​, Mise en scène de Robert Manuel, 1995 : Emmanuelle Livry et Michel Galabru. Il est enfermé dans l'orgueil de sa propre supériorité comme en témoigne le ton solennel adopté au début du texte, avec "bénir l'heur de votre destinée", comme si cet union se faisait avec un dieu qui daignait s'abaisser à épouser une simple mortelle, ou "nœud glorieux" avec la diérèse qui renforce l'adjectif. » Mais, en devenant femme, elle a perdu son « innocence », dans le sens étymologique du mot, c’est-à-dire qu’elle a acquis le pouvoir de faire souffrir l’homme, de « faire du mal ». Pour le spectateur, c'est, en tout cas, une satisfaction de voir les excès d'Arnolphe ainsi punis, la morale est sauve. Cependant, malgré une surveillance très présente, l’homme n’est pas à l’abri d’une infidélité de sa femme. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/l-ecole-des-femmes-moliere/, Encyclopædia Universalis - Contact - Mentions légales - Consentement RGPD, Consulter le dictionnaire de l'Encyclopædia Universalis. » (v. 1497-1498). Il joue l’ignorant par ses questions : « D’où diantre ! L’éloge éclate pleinement dans l’énumération des vers 942-943. Dites-moi franchement ce qui en est : car enfin, comme je suis sans malice, vous auriez le plus grand tort du monde, si vous me trompiez. ». Musée des Beaux-Arts de Rouen, Dans l’acte III, Agnès ne parle que dans la scène 2, et il ne s’agit même pas d’une parole personnelle, puisqu’elle ne fait que lire "Les Maximes du mariage". Il va ainsi se faire ses premiers ennemis, les "dévots", alors puissants. © 2020 Encyclopædia Universalis France.Tous droits de propriété industrielle et intellectuelle réservés. On me dit fort, que tous les jeunes hommes sont des trompeurs, qu’il ne les faut point écouter, et que tout ce que vous me dites n’est que pour m’abuser ; mais je vous assure que je n’ai pu encore me figurer cela de vous, et je suis si touchée de vos paroles, que je ne saurais croire qu’elles soient menteuses. Molière n'en connaît pas moins la gloire, en jouant pour les Grands, pour la Cour, à la demande du Roi qui le pensionne. Huile sur toile, 75 x 70. On peut imaginer le changement de visage d’, Le comique de cette scène vient donc de l'inversion de situation, Certes il évoque toujours Agnès comme « cette jeune beauté » et parle de « sa simplicité », mais on le sent, sincèrement touché par la sincérité d’Agnès, Le public ne peut que se placer dans le camp de, ces deux jeunes amoureux, touchants par leur vérité, Molière profite de cette scène pour se livrer à un éloge de l’amour, l’amour a transformé l’Agnès naïve, un peu sotte même, en une Agnès fine. Dans ses "placets" au Roi, Molière en appelle à son puissant protecteur, mais il ne renie rien de sa liberté d'auteur, "le devoir de la comédie étant de corriger les hommes en les divertissant. De l’autre côté, il y a Térence qui, après Ménandre, veut surtout mettre en évidence le ridicule des caractères et des mœurs en élaborant des situations plus complexes. Ainsi la vérité sur la naissance d'Agnès produit un retournement de situation brutal, un coup de théâtre. Il a donné à son Horace une dimension que n'avaient pas les jeunes amoureux de la commedia dell'arte : il n'est plus seulement un jeune homme séduit par la beauté physique, et un peu écervelé, mais celui qui, touché par Agnès, l'initie au bonheur d'aimer. Malgré les confidences successives d’Horace, toutes les précautions d’Arnolphe pour l’écarter d’Agnès, qu’il veut épouser lui-même, ont échoué. Molière réalise un dénouement rapide : trois scènes suffiront, dont la scène 8, très brève, pour dénouer l'intrigue. Mais, peu à peu intervient une prise de conscience. L'école des femmes a attiré tous les suffrages du public parisien et a suscité un scandale à l'époque vu le sujet traité (l'éducation morale et religieuse des femmes). Mais, à son époque, les goûts ont évolué sous l'influence de la Préciosité et de son intérêt pour les péripéties amoureuses. - Acte V, scène 2 : Horace, qui a déjoué la ruse d'Arnolphe, lui confie son projet d'enlever Agnès et lui demande son aide. Mais la pièce comporte les principales caractéristiques du comique de mots, à commencer par  le "bon mot" d’Agnès cité à l’acte I, scène 4 par Arnolphe : "si les enfants qu'on fait se faisaient par l'oreille". Il s’ouvre par une formule empruntée à l’auteur tragique Corneille : « l’amour est un grand maître » (v. 900), repris par la comparaison à « des miracles ». Le premier combat de Molière travesti en Arnolphe, les Maximes du mariage comme passage obligé du tyran domestique, le jeu des quiproquos. En même temps, il développe un éloge de sa propre personne pour lui montrer à quel point il lui fait une faveur en l'épousant, mais sans penser un seul instant aux sentiments de la jeune fille. Vers 1600, c’est le règne des contes, des farces et des fabliaux, genres littéraires hérités du moyen-âge : l’on s’y moque des femmes et de leurs multiples défauts, et des maris trompés. La décision qu’elle a été capable de prendre, recevoir Horace dans sa chambre et le cacher à l’arrivée d’Arnolphe (Acte IV, scène 6), confirme le fait qu’elle est devenue capable de lutter pour son amour. » (v. 923) qui marque sa surprise devant le silence d’Arnolphe, obligé de se contraindre. Cette tendance est renforcée, chez Molière, par sa collaboration avec les Comédiens italiens qui mettent en scène la commedia dell’arte. Ajoutons- y un lexique qui, en mêlant le langage précieux (« traîtresse », « regard mourant », « soupir amoureux », « cruelle », « te prouver ma flamme »…) au langage familier (« mon pauvre petit bec », « ce morveux »,  » je te bouchonnerai »), rend cette éloquence totalement ridicule. 4  La suppression de ce mot était donc sociale, histoire de remettre les femmes à leur place. 1er temps de la rencontre : la joie d'Arnolphe, par la Compagnie Jean Thomas, Avignon, Mais, en même temps, Arnolphe est obligé d’être hypocrite en continuant à feindre d’être l’ami d’Horace. Elle est déjà nettement moins « innocente » quand elle le brave en le comparant ironiquement à Horace dans les vers 1539-1540. Elle sert non pas à en faire son éloge mais, au contraire, à en dénoncer les torts, les travers, les contradictions d’une société qui se plait dans des traditions absurdes.